PORNOMANIA
Un film de Chloé Sirois
2022 / Fiction
Production
Synopsis
Suite à un événement traumatique survenu chez ses grands-parents, Rose, 10 ans, plonge dans une quête obsessionnelle pour voir et comprendre par elle-même le monde interdit des adultes.
Écrit et réalisé par : Chloé Sirois
Production : Les Rapailleurs, avec le soutien financier du CALQ
Avec : Anaïs Lalande, Laurence Ménard, Jean Marchand.
Scénario et réalisation : Chloé Sirois
Production : Emmanuel Tardif, Laurence Wells
Adjointe à la production : Marie-Élaine Bédard
Direction de la production : Guillaume Chabot
Première assistante à la réalisation : Sandrine Maltais
Direction photo : François Herquel
Première assistantes-caméra : Mathilde Lytwynuk
Direction artistique : Alexandre Lechasseur-Dubé
Assistanat à la direction artistique : Charlene Verpaelst
Costumes, coiffure, maquillage : Éloïse Carpintero
Montage : Kayla Fragman
Conception sonore : François Lacasse
Affiche : Chloé Sirois
Note d’intention
À 8 ans, j’ai coché la case « j’ai 18 ans et plus » d’un site pornographique. J’effaçais alors l’existence des 10 années me séparant de la majorité ; j’entrais dans le monde adulte.
Les images que j’ai vues m’ont violée psychiquement : sans crier gare, elles ont envahi le terrain vierge qu’était mon idée floue de la sexualité, elles ont poussé les fantasmes les plus brusques dans le fond de ma gorge, dans ma tête, en boule dans mon ventre. Je voulais tout voir, tout comprendre. Je ne m’étais pas donné droit à l’enfance.
La nuit, des montagnes de honte m’éveillaient de mes cauchemars, je pleurais seule dans le silence du tabou. C’est dans l’obscurité de ma chambre de p’tite fille que j’ai été confrontée pour la première fois à moi-même, ou plutôt à l’image de la femme prisonnière du patriarcat, du regard masculin ; violentée, soumise, objet.
Du haut de mes 8 ans, je voulais être sexy comme les filles qui crient. Je me suis révélée brusque et vulgaire à l’école, toujours dans l’espoir d’approbation des garçons – mes acolytes, ennemis, amoureux, rivaux sans pitié, cobayes de jeux et membres du club-élite dont je voulais tant faire partie. Je ne me retournais pas quand ils m’appelaient en riant : « Chloé la pute ».
Y’a pas d’âge pour se sentir abjecte.
À 8 ans, j’aurais aimé qu’on m’explique bien des choses avec douceur. J’aurais aimé qu’on m’enlève la certitude d’être une mauvaise personne.
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